Onze des treize candidats à la présidentielle ont choisi le boycott et la rue pour manifester leur mécontentement. Ils ont créé un collectif contre-nature. Une alliance inédite qui s'est révélée éphémère avec le départ de Siteny Randrianasoloniaiko. Ce député renégat a choisi la voie solitaire de la campagne. Les polémiques et les manifestations n'ont toutefois pas empêché l’expression du choix des électeurs et la victoire incontestée d'Andry Rajoelina. L'appel au boycott du collectif a paradoxalement facilité cette victoire dès le premier tour.
Collectif de la déprime
L'Opposition, aujourd'hui désormais hors course, voit son futur en suspens.
Ses membres prennent sans doute trop tard conscience de l'erreur commise de ne pas participer au scrutin. Après la déprime en tout cas, les intérêts divergents menacent la cohésion du collectif.
Au sein de ce collectif, une question cruciale se pose sur son avenir : unité persistante ou éclatement individuel ? A l'aube des prochaines échéances électorales, l'Opposition se prépare, mais dans quelle dynamique? Collective, où chaque parti défend ses couleurs, ou individuelle, privilégiant des intérêts propres? Les mois à venir révéleront si le collectif se maintiendra dans l'histoire politique de Madagascar ou s'il ne sera qu'un chapitre éphémère.
De son côté, Andry Rajoelina a officiellement entamé son second mandat présidentiel après sa prestation de serment au stade Barea, Mahamasina il y a dix jours. Malgré les défis du premier quinquennat, il souligne son engagement envers le développement de Madagascar, axé sur le capital humain, l'industrialisation et la gouvernance.
Les priorités incluent l'amélioration de l'accès à l'emploi, du niveau de vie et des conditions sociales, ainsi que la transition énergétique avec la construction de centrales hydroélectriques et l'installation de centrales solaires dans 47 Districts. Andry Rajoelina promet une lutte active contre la corruption, affirmant que les réformes structurelles et les grands projets d'infrastructure mènent Madagascar vers l'émergence.
Il insiste sur la nécessité de stabilité pour la construction d'un pays et exprime son engagement à diriger Madagascar vers la prospérité tout en restant ouvert à ceux prêts à travailler pour la population. La composition du prochain Gouvernement pourrait suivre cette ligne.
Lalaina A.